Où vivre à l’étranger ? Le classement des destinations préférées des Français

Au 31 décembre 2024, 1 754 666 Français étaient inscrits au Registre des Français établis hors de France, en hausse de 3,5% par rapport à l'année précédente. Cette croissance confirme le dynamisme de la communauté française à l’étranger. Plus d’un quart de ces expatriés (28%) vit dans des pays de l’Union européenne, et cinq pays seulement accueillent à eux seuls plus de 40% des Français expatriés : la Suisse, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et le Canada. Il convient de rappeler que ces chiffres officiels (basés sur les inscriptions consulaires) sous-estiment le total réel de nos compatriotes à l’étranger, aujourd’hui estimé entre 2,5 et 3 millions de personnes. 

Top 10 des pays d’accueil (inscrits au registre)

Source MEAE : Top 5 2024 + compléments 2023(pays 6–10) dans l’attente de la série 2024 complète. Binationaux : ~1/3 des inscrits.

Pays Visuel (proportion vs Suisse) Inscrits (année)
Suisse
171 884 (2024)
États-Unis
159 357 (2024)
Royaume-Uni
141 065 (2024)
Belgique
123 226 (2024)
Canada
118 772 (2024)
Allemagne
93 750 (2023)
Espagne
81 381 (2023)
Israël
70 536 (2024)
Maroc
53 562 (2023)
Italie
33 698 (2023)

Lecture : barres proportionnelles au volume de la Suisse (100 %). En l’absence de série 2024 complète publiée pour tous les pays, les rangs 6–10 affichent la dernière donnée MEAE disponible (2023).

Note : environ un tiers des Français de l’étranger sont binationaux.

Dans cet article, nous nous focalisons sur les cinq destinations phares de l’expatriation française, en présentant des données issues du dernier rapport du gouvernement et des informations utiles pour les candidats au départ. Nous aborderons également les démarches clés (visa, résidence, Golden Visa, création d’entreprise, coaching d’expatriation, immobilier, mariage/divorce à l’étranger…) à anticiper pour réussir votre projet.

Suisse : la première destination des Français expatriés

La Suisse demeure le premier pays d’accueil des Français de l’étranger. En 2024, on y compte 172 313 Français inscrits au registre consulaire, ce qui représente la plus grande communauté française expatriée. Ce chiffre est en légère progression (+1,86% sur un an), reflétant une stabilité dans l’attractivité helvétique. S’expatrier en Suisse séduit pour de nombreuses raisons : proximité géographique avec la France, haute qualité de vie, salaires élevés et stabilité économique. 

Genève, en particulier, concentre une grande partie de cette communauté (environ 141 000 Français enregistrés rien qu’au consulat de Genève), du fait de la présence d’organisations internationales, d’entreprises multinationales et de la frontière franco-suisse toute proche. D’autres villes suisses comme Zurich (plus de 31 000 Français enregistrés) accueillent également des expatriés attirés par les secteurs financiers et technologiques.

Vivre en Suisse implique toutefois de se plier à certaines formalités. Bien que les citoyens de l’UE bénéficient d’un accord de libre circulation avec la Suisse, un permis de séjour helvétique est obligatoire pour s’installer plus de 90 jours. Les permis B, L ou C sont délivrés en fonction de la durée et du motif de séjour (emploi, regroupement familial, etc.). Il est donc important d’anticiper ces démarches administratives – un accompagnement professionnel peut s’avérer précieux pour constituer le dossier de visa/permis de résidence et comprendre les particularités du système suisse. Par exemple, le marché de l’immobilier suisse est tendu et les loyers élevés, surtout dans des villes comme Genève ou Zurich. De nombreux expatriés font appel à des experts pour les aider à trouver un logement adapté et à négocier leur bail. De même, la création d’une entreprise en Suisse ou la recherche d’un emploi local nécessite de bien connaître la réglementation locale (droit du travail, fiscalité, assurance santé…). Bénéficier d’un coaching d’expatriation ou des conseils de spécialistes permet de gagner du temps et d’éviter les écueils administratifs.

Enfin, la proximité culturelle avec la France facilite l’adaptation, mais il existe des différences notables : le coût de la vie est plus élevé en Suisse (notamment pour les assurances maladie ou l’alimentation) et la fiscalité fonctionne par canton, avec l’absence d’impôt sur la fortune mais des impôts sur le revenu variant selon le lieu. Malgré ces défis, la Suisse offre un cadre de vie exceptionnel et demeure une terre d’accueil privilégiée pour les Français, qu’ils soient jeunes diplômés, cadres en mission internationale ou retraités en quête de tranquillité. Notons que ces chiffres n’incluent pas les nombreux frontaliers qui travaillent en Suisse tout en résidant en France – signe supplémentaire de l’attractivité économique helvétique.

États-Unis : le rêve américain attire toujours

Les États-Unis constituent la deuxième destination d’expatriation des Français. En 2024, on dénombre près de 160 000 Français enregistrés aux USA, un chiffre en forte hausse (+6,24%) par rapport à l’année précédente. Cette croissance significative – la plus élevée parmi les top 5 hors Canada – témoigne du regain d’intérêt des Français pour le rêve américain. Effectivement, partir vivre aux États-Unis fait fantasmer pour ses immenses opportunités économiques, la diversité de ses régions, et l’image d’un pays où “tout est possible”. Les communautés françaises les plus importantes se trouvent à New York (environ 40 000 Français dans la circonscription de New York), cœur financier et culturel du pays, ainsi qu’en Californie (notamment dans la baie de San Francisco avec plus de 26 000 inscrits, et à Los Angeles plus de 23 000) où abondent les emplois dans la tech, le cinéma ou l’innovation. D’autres pôles notables incluent Miami (Floride) avec environ 12 000 expatriés – attirant entrepreneurs et retraités grâce à son climat – et la région de Washington, D.C. (~15 000 inscrits) en raison des institutions internationales et organismes implantés dans la capitale.

S’installer aux États-Unis n’en demeure pas moins un défi administratif. Contrairement à la Suisse ou à la Belgique, la libre circulation n’existe pas : il est impératif d’obtenir un visa adapté pour pouvoir vivre et travailler sur le sol américain. Les options de visa pour les USA varient selon les profils : visa étudiant (F-1), visa de travail spécialisé H-1B (soumis à un quota annuel), visa d’échange J-1, visa de transfert intra-entreprise L-1, ou encore visa d’investisseur (E-2) pour les entrepreneurs qui créent un business local. Il existe même un programme de carte verte par loterie et un visa investisseur EB-5 (souvent comparé à un Golden Visa américain) permettant d’obtenir la résidence permanente en échange d’un investissement important et de la création d’emplois. Face à cette complexité, beaucoup d’expatriés choisissent de se faire accompagner par des avocats ou consultants spécialisés en immigration pour maximiser leurs chances. Notre recommandation est de prévoir ces démarches plusieurs mois à l’avance, car les délais d’obtention peuvent être longs et les exigences administratives élevées.

Outre le volet visa, vivre aux États-Unis implique de se familiariser avec un mode de vie assez différent : système de santé majoritairement privé (et coûteux sans assurance adaptée), culture du travail plus tournée vers le « work hard play hard », distances géographiques importantes, etc. Sur le plan pratique, il faut par exemple ouvrir un compte bancaire local, trouver un logement (souvent à distance, via des agences immobilières ou des réseaux d’entraide entre Français), éventuellement importer son véhicule ou ses biens personnels en respectant la douane, etc. Un coaching d’expatriation peut aider à anticiper le choc culturel et à mieux s’intégrer une fois sur place. Par ailleurs, créer son entreprise aux USA est un projet courant pour des Français (startup tech, restaurant, boutique…), rendu attirant par le dynamisme économique. Il est assez facile de constituer une société en Delaware, Californie ou Floride par exemple, mais la fiscalité américaine étant complexe (fédérale et étatique), un accompagnement par un expert-comptable ou juriste est vivement conseillé pour choisir la bonne structure. Enfin, les aspects familiaux ne sont pas à négliger : un mariage avec un citoyen américain ou un divorce international requiert de bien comprendre les lois locales et leur reconnaissance en France – là encore, des conseils juridiques spécialisés pourront vous guider. En dépit de ces défis, les États-Unis continuent de faire rêver les Français en quête d’une carrière internationale ou d’une aventure personnelle hors norme.

Royaume-Uni : Londres et l’après-Brexit

Le Royaume-Uni occupe la troisième place des destinations d’expatriation des Français, avec 141 593 inscrits en 2024. Londres et sa région attirent historiquement la majorité de cette communauté (on parlait avant le Brexit de Londres comme la “sixième ville française” avec des estimations officieuses allant bien au-delà des inscrits consulaires). Malgré une croissance très modérée en 2024 (+0,93% seulement), signe des effets persistants du Brexit, la présence française au Royaume-Uni reste massive. S’expatrier au Royaume-Uni continue de séduire de nombreux profils : jeunes diplômés voulant améliorer leur anglais, professionnels de la finance, du marketing ou de la tech rejoignant la City ou la Tech City londonienne, chercheurs et universitaires intégrant les prestigieuses institutions britanniques, sans oublier les entrepreneurs et freelances attirés par un écosystème pro-business. La proximité géographique (à à peine 2h de Paris en Eurostar) et culturelle (vie nocturne animée, offre culturelle riche, environnement cosmopolite) ajoute à l’attrait de Londres pour les Français, même si le coût de la vie y est élevé (logement notamment).

Cependant, depuis la sortie du Royaume-Uni de l’UE, vivre à Londres ou ailleurs au UK nécessite de nouvelles démarches. Fini la libre installation sans formalité : les Français doivent désormais obtenir un visa britannique pour s’établir plus de 6 mois ou pour travailler. Le visa de travail (Skilled Worker visa) est l’option principale pour les salariés qualifiés disposant d’une offre d’emploi locale, et requiert que l’employeur soit sponsor agréé. Des visas spécifiques existent pour les transferts intra-groupes, les entrepreneurs (innovator visa), ou les jeunes diplômés (Graduate visa pour ceux sortant d’une université britannique). À noter que le visa investisseur (Tier 1 Investor), autrefois une forme de golden visa permettant résidence contre investissement, a été suspendu en 2022 pour raisons de politique migratoire. Pour les séjours courts (moins de 6 mois) en revanche, pas besoin de visa pour les Français – beaucoup en profitent pour faire du repérage ou des démarches avant une expatriation. Dans ce contexte post-Brexit, il est vivement recommandé de se faire conseiller par des spécialistes de l’immigration britannique afin de choisir le bon visa et préparer le dossier (tests de langue, preuves de fonds, etc.). De nombreuses entreprises proposent un accompagnement global, incluant aussi la relocalisation (recherche de logement, inscription à l’école pour les enfants, etc.), ce qui peut grandement faciliter l’installation.

Sur place, la communauté française est bien implantée, surtout à Londres : on y trouve des écoles françaises (Lycée français Charles-de-Gaulle, etc.), des associations (Union des Français de l’Étranger), des groupes de networking professionnel, sans oublier les boulangeries et cafés français qui fleurissent dans certains quartiers ! Cette présence de longue date aide les nouveaux arrivants à s’intégrer. Côté entreprise, créer sa société au Royaume-Uni reste plus simple administrativement qu’en France (procédures en ligne rapides, moins de charges sociales pour démarrer). De ce fait, on compte de nombreux entrepreneurs français à Londres, qu’il s’agisse de startups fintech, d’agences de conseil ou de restaurants branchés. Il faut toutefois être conscient des différences de fiscalité (impôt sur le revenu, cotisations sociales, etc.) et du régime de retraite britannique si l’on envisage de s’y établir durablement. Sur le plan familial, un point à noter : un mariage célébré au Royaume-Uni entre un Français et un Britannique, ou un divorce prononcé localement, sera reconnu en France moyennant certaines formalités (transcription à l’état civil, etc.), mais peut impliquer des différences juridiques (régime matrimonial, garde d’enfants) qu’il est prudent d’anticiper avec un conseiller juridique international. En somme, malgré les obstacles du Brexit, le Royaume-Uni – et Londres en particulier – conserve son pouvoir d’attraction pour les Français, grâce à son dynamisme et à l’ancrage d’une communauté tricolore très active.

Belgique : s’expatrier chez nos voisins proches

La Belgique figure en quatrième position des pays accueillant le plus de Français expatriés, avec 123 781 inscrits en 2024. Fait marquant, cette communauté a connu une croissance notable de +5,1% sur un an, signe que la Belgique attire de plus en plus nos concitoyens. Il est vrai que s’installer en Belgique présente de nombreux atouts pour un Français : la proximité linguistique (le français est langue officielle en Wallonie et à Bruxelles), la proximité géographique (moins de 1h30 de TGV entre Paris et Bruxelles), et un environnement culturel proche du nôtre tout en offrant un dépaysement léger. Bruxelles, capitale de la Belgique et de l’Union européenne, concentre à elle seule la majorité des expatriés français du pays. On y trouve environ 70 000 Français (selon les estimations consulaires et associations), attirés par les institutions européennes, les nombreuses ONG et lobbies, ou des entreprises internationales dont les sièges européens sont souvent implantés à Bruxelles. La présence de fonctionnaires européens et de diplomates français à Bruxelles est particulièrement importante. Les autres villes belges accueillent aussi des communautés françaises : Anvers et Gand (secteur portuaire et industriel), Liège, ou encore dans une moindre mesure les villes flamandes où s’implantent certains travailleurs français, même si la barrière de la langue néerlandaise peut freiner.

L’un des avantages majeurs d’une expatriation en Belgique pour les Français est la facilité administrative relative : en tant que citoyens de l’UE, les Français n’ont pas besoin de visa ni de permis de travail. Il suffit de s’enregistrer auprès de la commune de résidence dans les 3 mois suivant l’arrivée, pour obtenir une carte de résident UE (carte E). Cette formalité est simple, mais il ne faut pas l’oublier pour être en règle. Par ailleurs, la Belgique offre un cadre accueillant pour les entrepreneurs et les étudiants : créer une entreprise en Belgique se fait assez aisément via un statut d’indépendant ou de société, et de nombreux Français montent par exemple des startups à Bruxelles ou investissent dans l’immobilier local (où les prix à Bruxelles restent plus abordables qu’à Paris). On note également des avantages fiscaux qui ont pu motiver certains expatriés français fortunés à franchir la frontière : l’absence d’impôt sur la fortune en Belgique, une fiscalité intéressante sur les plus-values privées (par exemple, la Belgique ne taxe pas les plus-values sur actions pour les particuliers non professionnels), et un régime fiscal particulier pour les expatriés (régime des “travailleurs impatriés” récemment réformé) qui peut réduire la pression fiscale sur les cadres étrangers pendant plusieurs années. En revanche, les impôts sur le revenu et les charges sociales belges peuvent être élevés pour les salariés moyens, ce qui mérite une comparaison de situation avant de s’installer.

Sur le plan de la vie quotidienne, la transition France-Belgique est généralement aisée. Le coût de la vie y est légèrement inférieur à celui de la France (loyers moins chers qu’en Île-de-France, courses comparables ou un peu moins coûteuses), même si Bruxelles connaît une inflation immobilière ces dernières années. Les expatriés français bénéficient de la sécurité sociale locale (inscription à une mutuelle belge) tout en pouvant, pour certains frontaliers, conserver des droits en France. Les systèmes de santé et d’éducation belges sont de bonne qualité, avec des universités et écoles où les Français sont nombreux. D’ailleurs, il n’est pas rare que des familles s’installent en Belgique pour scolariser les enfants dans un environnement bilingue : par exemple, certaines écoles à Bruxelles proposent des filières anglophones ou néerlandophones en plus du français, offrant un atout linguistique aux élèves. En ce qui concerne la communauté française, elle est très active : événements culturels francophones, alliances françaises, sans oublier la convivialité belge qui fait que l’intégration se passe bien. Évidemment, il peut y avoir des différences culturelles (l’humour belge, les habitudes culinaires comme les fameuses frites-mayo, etc.), mais rien qui ne dépayse trop nos compatriotes ! Pour ceux qui souhaitent un accompagnement, il existe des services de coaching spécialisés sur la mobilité vers la Belgique, couvrant les démarches d’installation, la fiscalité comparée ou les implications d’un mariage ou divorce avec un conjoint d’une autre nationalité au sein de l’UE. En somme, la Belgique offre une expatriation “douce”, idéale pour une première expérience internationale ou pour se rapprocher d’un partenaire belge, tout en profitant d’un cadre de vie agréable et d’une situation centrale en Europe.

Canada : l’eldorado francophone en plein essor

Le Canada occupe la cinquième place, avec 119 256 ressortissants français enregistrés en 2024. C’est la destination qui a connu la plus forte croissance parmi le top 5 : +9,5% d’inscrits en un an, signe d’un véritable engouement. Le Canada séduit particulièrement les jeunes actifs, les familles et les entrepreneurs français en quête d’un nouveau départ outre-Atlantique. La province de Québec arrive en tête, grâce à la langue française qui y est dominante et aux liens historiques entre la France et le Québec. Montréal abrite ainsi la plus importante communauté française au Canada (environ 72 000 inscrits au consulat en 2024), au point qu’on parle parfois d’une “France bis” à Montréal : on y trouve des boulangeries françaises, des groupes Facebook d’entraide entre Français, des festivals de cinéma français, etc. La ville de Québec et les régions comme l’Outaouais ou l’Estrie attirent également des expatriés recherchant un cadre plus tranquille ou naturel. En dehors du Québec, les grandes métropoles canadiennes anglophones ne sont pas en reste : Toronto compte une communauté française croissante (plus de 12 000 inscrits, essentiellement des cadres financiers, ingénieurs ou personnes dans le marketing) et Vancouver environ 11 000 (avec de nombreux Français dans le secteur du jeu vidéo, de l’aéronautique, ou des services touristiques). Calgary, Ottawa ou Halifax accueillent aussi quelques milliers de Français chacune, attirés par les opportunités économiques dans l’énergie, les technologies ou le secteur public.

Plusieurs facteurs expliquent la popularité du Canada. D’une part, le pays offre une qualité de vie exceptionnelle : grands espaces, nature omniprésente, population accueillante, taux de criminalité bas, services publics efficaces. Les Français, notamment les familles avec enfants, apprécient le mix entre le dynamisme nord-américain et un certain modèle social plus proche de l’Europe (système de santé public au Canada, scolarité gratuite, etc. dans une certaine mesure). D’autre part, le marché du travail canadien est en demande de talents dans de nombreux domaines : ingénieurs informaticiens, professionnels de santé, artisans qualifiés, etc. Les autorités canadiennes ont d’ailleurs mis en place des programmes d’immigration incitatifs. Pour les Français francophones, le Programme Vacances-Travail (PVT) est une porte d’entrée très populaire : ce visa temporaire permet aux 18-35 ans de vivre et travailler jusqu’à 24 mois au Canada. Beaucoup de jeunes Français en profitent, ce qui explique en partie la hausse des expatriés ces dernières années. Par la suite, nombre d’entre eux candidatent à la résidence permanente via Entrée Express (système de points fédéral) ou via la sélection du Québec (le fameux programme de Mon Projet Québec) pour s’installer durablement. En 2024, le Canada a d’ailleurs affiché des cibles d’immigration élevées (plus de 480 000 nouveaux résidents permanents visés), incluant une part grandissante de francophones hors Québec afin de renforcer la dualité linguistique du pays. Cette politique favorable profite aux expatriés français qualifiés.

Sur le plan des démarches administratives, préparer son expatriation au Canada requiert une planification rigoureuse. Il faut d’abord choisir la bonne voie d’immigration : visa de travail temporaire obtenu via un employeur, PVT Canada obtenu par tirage au sort, permis d’études pour les étudiants, résidence permanente (RP) via Entrée Express ou via le programme du Québec, sans oublier les options pour les investisseurs et entrepreneurs (par exemple le Programme Startup Visa pour lancer une startup innovante au Canada). Chaque voie a ses critères et ses quotas. Par exemple, obtenir la RP via Entrée Express exige de passer un test de langue (français ou anglais), de faire évaluer ses diplômes et d’accumuler suffisamment de points selon son âge, son expérience, etc. La filière québécoise, elle, demande de maîtriser le français et d’obtenir un Certificat de Sélection du Québec (CSQ) avant la RP. Étant donné la complexité du système, il est fréquent de recourir aux services d’un consultant en immigration ou d’un avocat agréé pour monter le dossier – surtout pour des profils familiaux ou des projets d’entreprise. Un accompagnement professionnel peut aider à choisir le bon programme et à rassembler tous les documents requis (extraits de casier judiciaire, certificats médicaux, preuves de fonds financiers, etc.), ce qui sécurise le processus.

Une fois l’autorisation obtenue et l’avion atterri, l’aventure commence ! Il faudra trouver un logement (la plupart des expatriés louent d’abord un appartement en arrivant, puis envisagent d’acheter un bien immobilier s’ils se projettent à long terme – le marché immobilier canadien peut être très cher dans des villes comme Toronto ou Vancouver, plus abordable à Montréal ou Québec), s’adapter au climat (hivers rigoureux dans la plupart des provinces – prévoir un bon équipement, mais les habitations sont bien chauffées et la vie continue grâce aux infrastructures adaptées), et s’immerger dans la culture locale. Sur ce dernier point, les Français sont généralement bien accueillis, d’autant que beaucoup de Canadiens ont une affection pour la France. Néanmoins, il peut y avoir des différences à appréhender : la mentalité nord-américaine valorise l’enthousiasme et le positivisme, les relations professionnelles sont plus décontractées mais aussi très axées sur le pragmatisme, et au Québec, même si la langue est la même sur le papier, on doit apprivoiser certaines expressions locales (« char » pour voiture, « magasiner » pour faire les boutiques, etc.). De nombreux expatriés soulignent qu’un coaching culturel ou l’appui d’un mentor sur place peut accélérer leur intégration dans l’entreprise et la société. Par ailleurs, les aspects juridiques familiaux méritent attention : un mariage au Canada entre un Français et un Canadien sera reconnu en France via une transcription au consulat, et en cas de divorce, il faut veiller à ce que le jugement soit reconnu en France. Ces situations impliquent une coordination juridique internationale, pour laquelle des cabinets spécialisés en droit de la famille franco-canadien peuvent être sollicités si nécessaire.

En résumé, le Canada offre aux Français un équilibre rare : celui de l’aventure lointaine dans un cadre familier sur le plan linguistique (au Québec du moins) et avec des perspectives professionnelles attractives. La forte hausse du nombre d’expatriés français au Canada témoigne de cet attrait. Avec une bonne préparation et l’aide adéquate, expatrier au Canada peut se révéler être une expérience extrêmement enrichissante sur les plans professionnel et personnel.

Âge moyen des français à l’étranger

Moins de 18 ans
24 %
18 à 25 ans
10 %
26 à 40 ans
22 %
41 à 60 ans
28 %
Plus de 60 ans
16 %

Conseils pour bien préparer votre expatriation

Que vous envisagiez de partir en Suisse, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Belgique, au Canada ou dans toute autre destination, une expatriation réussie repose sur une préparation minutieuse. Voici quelques points clés à considérer avant le grand départ :

Visas et titres de séjour

Renseignez-vous sur les conditions d’entrée et de résidence du pays choisi. Faut-il un visa de travail, un permis de résidence ou une autre autorisation ? Les délais peuvent être longs (plusieurs mois pour un visa américain ou une résidence permanente canadienne, par exemple). Anticiper ces démarches est crucial. Le cas échéant, explorez les options de Golden Visa ou de visa investisseur si vous disposez des ressources nécessaires et que le pays le propose (certains pays hors UE permettent d’obtenir un droit de séjour contre investissement).

Emploi et création d’entreprise

Si vous partez sans contrat en poche, étudiez le marché du travail local. Adapter son CV au format local et activer les réseaux d’entraide (groupes d’expatriés, LinkedIn) peut ouvrir des portes. Pour les entrepreneurs, informez-vous sur les procédures de création d’entreprise à l’étranger (réglementation, forme juridique, financement, fiscalité). Par exemple, créer une LLC aux USA ou une Ltd au Royaume-Uni est très rapide, mais implique des obligations fiscales spécifiques.

Logement et coût de la vie

Préparez votre arrivée en cherchant un logement temporaire pour les premières semaines (Airbnb, appart-hôtel) puis une résidence long-terme. Les prix de l’immobilier varient énormément selon les pays et villes (le loyer d’un 3 pièces à Londres ou Genève n’a rien à voir avec celui à Montréal ou Bruxelles). Prévoyez un budget en conséquence et vérifiez si une caution importante est requise. Informez-vous également sur le coût de la vie (assurance santé, scolarité des enfants, transport, impôts locaux) afin d’éviter les mauvaises surprises et négocier éventuellement votre salaire en connaissance de cause.

Intégration culturelle et linguistique

Même en partant dans un pays proche culturellement, il y aura des différences. Apprendre quelques rudiments de la langue locale (pour les pays non francophones) est toujours un plus – par exemple, perfectionner son anglais pour les USA/UK ou se familiariser avec le néerlandais si vous vivez en Flandre belge. N’hésitez pas à bénéficier d’un coaching d’expatriation ou de suivre des formations interculturelles, surtout si vous partez en famille. Cela facilitera l’adaptation de chacun (emploi du conjoint, scolarisation des enfants, etc.).

Aspects juridiques et familiaux

Pensez à régler les questions administratives avant de partir (résiliation de bail, changement d’adresse, procurations). Renseignez-vous sur vos droits une fois sur place : statut fiscal d’expatrié, maintien ou non de certains droits en France (sécurité sociale via la CFE, droits à la retraite). En cas de mariage avec un étranger ou de divorce à l’étranger, informez-vous sur la reconnaissance des actes civils entre les deux pays. Il est souvent utile de consulter un juriste spécialisé en droit international privé pour des questions de régimes matrimoniaux, de garde d’enfants ou de succession, afin de protéger vos intérêts des deux côtés de la frontière.

Notre équipe vous accompagne

Notre cabinet de conseil est à votre disposition pour vous accompagner dans votre projet de mobilité internationale.

Rappelons que les Français de l’étranger sont une richesse pour notre pays et pour eux-mêmes : vivre hors de France est une expérience enrichissante, tant sur le plan professionnel que personnel. Que ce soit en Suisse, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Belgique, au Canada ou ailleurs, une bonne préparation et un accompagnement adapté vous permettront de profiter pleinement de cette aventure unique qu’est l’expatriation.

Équipe EXPATRIATION.IO